Itinéraire cyclable Van Eyck

Le diocèse de Gand joue un rôle de premier plan dans le « vol audacieux » de l’Agneau de Dieu. Toutes les lettres de menace avec demande de rançon étaient personnellement adressées à l’évêque. Ce dernier a joué au chat et à la souris avec le voleur, parfois avec la complaisance du tribunal, parfois sans. Le résultat du refus d’accéder aux demandes est bien connu : la correspondance a cessé et le panneau est resté introuvable. L’ancien commissaire en chef Karel Mortier a passé sa vie à rechercher le panneau, a rédigé un dossier volumineux en la matière et a son idée sur la question. Selon lui, le diocèse en sait plus qu’il ne veut l’admettre, le panneau est en bon état et on en prend soin. Aucune réponse officielle n’a été donnée. Les lanceurs d’alerte se sont également abstenus pour l’instant.

Arsène Goedertier, l’auteur présumé des lettres de menaces, était un habitant de Wetteren. Il habitait dans la Wegvoeringstraat, avait été sacristain de l’église voisine de Sint-Gertrudis et était également directeur de l’académie de dessin de Wetteren. De nombreux endroits de Wetteren pouvant lui être ont été retournés après sa mort. Sans résultat. Le chemin le plus court en vélo entre Gand et Wetteren emprunte le chemin de halage longeant l’Escaut, mais nous vous y guiderons en passant par les châteaux de Destelbergen et de Laarne.

Vous entrez dans Wetteren par la Passerelle, un tout nouveau pont pour cyclistes et piétons. Il vous mène directement à l’église St Gertrudis. Le panneau manquant y a été recherché en 2002, recherche qui a suscité l’intérêt de la presse nationale et étrangère. Un détective amateur était convaincu que Goedertier l’y avait caché, dans l’autel principal. Goedertier habitait au coin de la rue, était sacristain de l’église et détenait donc aussi une clé de la porte. Cela aurait pu être possible, mais hélas, cette recherche s’est soldée par un échec. Retour à la case départ, donc.

L’auteur Marc de Bel a identifié Kalandeberg comme un site probable de découverte dans son roman d’aventure « De Veertiende Brief » en 2018. Le voleur aurait caché le panneau sous terre à cet endroit, dans un égout qui avait été ouvert par des travaux la nuit du vol. Même l’ancien maire Termont a pris ce conseil au sérieux et a fait casser la rue, ce qui a même provoqué quelques remous politiques. Mais sans succès. Chou blanc, une nouvelle fois. Et logiquement peut-être. Goedertier était un amateur d’art et un peintre non dépourvu de talent. Aurait-il vraiment pris un tel risque avec une œuvre d’art inestimable ? Les avis sont partagés.

Maison de l’arrière-faucille

Un autre tuyau en or a été communiqué en 2019, par un guide de la ville cette fois. L’Agneau mystique se trouve dans le puits de la Maison de l’arrière-faucille dans la Biezekapelstraat, à 152 pas de la fontaine de la place Saint-Bavon. Un renard y est représenté. Supposons qu’il s’appelle Reynaert. Ce morveux avait aussi volé un trésor, non ? Et ce chiffre 152 apparaît dans la dernière lettre non envoyée de Goedertier, la quatorzième, qui a été trouvée dans l’enveloppe dans son bureau. Plus aucun doute ! À l’automne 2019, le puits a été vidangé et les pompiers y sont descendus. Aucune trace du panneau. Heureusement, car il y avait de fortes chances qu’il soit transformé en bouillie.

Et si le tableau n’avait jamais quitté la cathédrale ? L’auteur de la lettre a littéralement écrit que l’Agneau Mystique « repose dans un endroit où ni (lui) ni personne ne peut l’enlever sans attirer l’attention du public ». Peut-être le panneau était-il simplement caché dans la cathédrale cette nuit-là, sur, derrière, dans ou sous un autre objet, et a été découvert plus tard par le diocèse et placé ailleurs. Cette possibilité existe et est considérée comme plausible par beaucoup. Mais où est le panneau alors ? Et pourquoi ne pas le dévoiler ?